Le chef de l’État a-t-il eu raison de s’exprimer depuis l’Élysée dans la langue de Shakespeare ? Churchill, laissant s’exprimer de Gaulle dans celle de Molière sur Radio Londres, ne s’était pas posé la question. Ni Kennedy lâchant aux Allemands de l’après-guerre, avec une faute syntaxique aussitôt pardonnée : « Ich bin ein Berliner ». À certaines heures lourdes de l’Histoire, toutes proportions gardées, l’efficacité et le pragmatisme commandent. Ce qui compte, quitte à jouer les polyglottes, c’est de se faire bien comprendre. Lionnel Luca y voit y une soumission culturelle. Le député LR des Alpes-Maritimes se retrouve ici presque seul, à peine relayé par quelques « identitaires », pour crier au scandale.
Le désengagement de Donald Trump lance un signal désastreux aux innombrables victimes du réchauffement climatique, qui vivent aussi à Pittsburgh. Garant « moral » des accords signés à Paris, le Président français se devait de réagir. Il le fit de la meilleure des manières, en détournant le slogan de son homologue US : « Make our planet great again ». La planète d’abord, l’Amérique suivra, d’autant que le business des « énergies nouvelles » n’attend pas.
Se posant, à peu de frais, en chef écologique international, Emmanuel Macron réussit un joli coup de com’. À défaut de réduire le chômage, ça regonfle la fierté nationale. La Chine et l’UE le soutiennent, son intervention tourne en boucle partout dans le monde. On constate, une fois encore, que le jeune homme d’En Marche ! apprend vite, sans s’embarrasser des vieux tabous. S’adressant à des anglophones, il spique angliche… et alors ? Voici longtemps que la voix de la France n’a pas été aussi clairement portée. Reste à passer aux actes.
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