La plupart des médias espagnols ont utilisé la violence durant la période électorale au Venezuela pour fustiger la « répression du régime de Maduro », bien qu’il s’agisse d’attaques de groupes d’individus cagoulés qui collaborent avec les mouvements d’opposition.
Les flammes encerclent plusieurs policiers après l’attentat de ce dimanche – REUTERS
Les élections de l’Assemblée nationale constituante eurent lieu ce dimanche au Venezuela. Parmi les nombreuses violences de l’opposition, qui essaya de boycotter les élections, l’explosion à Caracas d’une bombe incendiaire au passage de plusieurs effectifs de la Garde nationale bolivarienne (GNB) sort du lot. Une explosion qui blesse six agents et que personne n’aurait nulle part hésité à qualifier d’attentat terroriste.
Mais dans les médias espagnols, en pleine campagne de dénigrement du gouvernement de Maduro, au point qu’ils passent des semaines à taire les actions terroristes des manifestants de l’opposition, notamment les assassinats de sympathisants du gouvernement qui ont été brûlés vifs, la photo spectaculaire de l’attentat se change en une accusation de répression contre le gouvernement.
Le monde est à l’envers : le gouvernement qui convoque des élections est accusé d’être dictatorial et la photo d’un attentat terroriste contre lui est présenté à la Une des journaux comme la preuve de sa répression.
Regardons les Unes de la presse espagnole :
Une de ABC
ABC : « Maduro cache par la violence et la répression l’échec total de sa constituante »
Une de El Mundo
El Mundo : « Maduro a perpétré son coup d’État »
Une de La Razón
La Razón : « Bain de sang lors du putsch de Maduro »
Une de la Voz de Galicia (Voix de la Galice)
La Voz de Galicia : « Le vote putschiste de Maduro déchaîne la violence au Venezuela »
Une de Heraldo de Aragon (Héraut d’Aragon)
Heraldo de Aragon : « Maduro réprime le boycott électoral de l’opposition »
Une de El Norte de Castilla (Le Nord de Castille)
El Norte de Castilla: La légende de la photo passe sous silence que c’est un attentat contre la police et que six policiers furent blessés, elle se limite à dire qu’ils passaient par là. « Des policiers motorisés passent près d’une explosion à Caracas »
Les agents de police d’un gouvernement légitime sont la cible d’un attentat à la bombe et la presse espagnole met la photo à la une pour parler de « violence et de répression » du gouvernement, « bain de sang » provoqué par le président, les élections sont des « votes putschistes » et « déchaînent la violence ». Et la police n’est plus la cible d’un attentat, mais est simplement passée à côté d’une explosion. Nous sommes arrivés au point où s’approcher d’un kiosque à journaux revient à s’éloigner de ce qui se passe réellement dans le monde.
Traduit par les lecteurs du site
www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.
Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie nullement que nous "soutenons" le Président Maduro. Par principe, nous ne "soutenons" aucun gouvernement nulle part sur la planète. Nous sommes au contraire vigilants, tout gouvernement devant, pour nous, justifier en permanence qu'il ne franchit aucune ligne jaune. Mais nous sommes évidemment également attachés à lutter contre le deux poids 2 mesures, et à présenter tous les faits. Au final, notre vision est que le peuple vénézuelien puisse choisir librement et démocratiquement son avenir, sans ingérences extérieures, et nous condamnons toutes les atteintes aux Droits de l'Homme des deux camps...
16 réponses à La photo d’un attentat terroriste à Caracas qui transforme la victime en oppresseur, par Pascual Serrano
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