50 ans de Bouffes : La fée blanquette !

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Titre : 50 ans de Bouffes : La fée blanquette !
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50 ans de Bouffes : La fée blanquette !

Par Le Barde et Bardibulle


Vêtu d’un maillot rouge, Miguel était là. Il s’était placé à l’aile. Ses chaussures bleues lui donnaient l’air d’un ange. « Qui c’est ? » demanda Christophe. « Le Michel Ange de la tortilla » lui répondit Sergio. Jean-Phi malgré ses allées et venues incessantes ne découvrit que sur le tard la présence de Miguel. « Tiens t’es là » lui dit-il, et de serpenter de plus belle.

Dudu faisait son retour. Toujours aussi sceptique sur la Colombie. En sorte qu’il n’y était pas et se traînait comme une âme en peine. Titi tenta bien de ranimer ses ardeurs. En vain. Le doc était alerte et frétillant. Antonin le suivait comme son ombre. Une ombre vive.

Le ballon n’était qu’un prétexte. On gambadait, c’est tout. Sauf Jean-Phi. L’art de la gambade chez Jean-Phi tient d’un tableau de Twombly. A chacun ses sources. Ainsi la passe du bardibule est une aquarelle. La passe est un coup de pinceau sur la toile du pré.

La Fée remplissait ses devoirs. Être fidèle à ses devoirs est, chez lui, une marque de fabrique. La tablée était fournie. Poulet, Amélie, le Prof, Hamilton, Schubert étaient des nôtres comme d’ordinaire ; l’ordinaire a du bon n’en déplaise à Pascal (Blaise). D’autres, sans doute, étaient sur les pistes. Flo nous parlait de son petit, Gabin, né il y a quatre jours. Pourquoi Gabin ? Pourquoi pas ? Un hommage à celui qui, enamouré, confia à sa belle : « T’as de beaux yeux tu sais ! » ? 

La nature est belle pour commencer en salade. Le printemps est à notre porte. Les grues sont de retour et se font cigogne pour Fayou. Le castor est aux anges. Le trou c’est la vie. La vie aime les nouveau, le mouvement et se complait dans tout ce qui évolue. Une mémoire saine ne se fige pas, elle bouge comme les histoires de Pépé. La quête d’un pareil dans le différent. Un identique dans un autre temps. L’histoire qui grandit en somme. Fayou libère la pression sur un petit nuage ; l’homme pèse double et maintenant vaut triple. L’entrée suivra la nature des choses et se fera pour la fête en salade. Un mélange subtil d’animal et de végétal. Une légèreté pour nos papilles et nos estomacs de castors coureurs. Le trou est profond dans le léger des choses. L’instinct est là il se veut protecteur. Les couleurs nous éloignent de l’hiver. Il fait chaud dans le trou et c’est le principal.

La suite est dans les idées. La blanquette trahira celle du printemps. La blanquette n’a pas de saison. Le blanc en sauce fait peau neige dans nos chagrins de table. L’entrée est une mise en bouche qui nous amène au principal. Des couleurs froides pour des chaleurs en bouche. La blanquette a cette magie qui relie la saveur à la chaleur. Le plat a cette habitude vénérable de faire systématiquement foyer. Le feu se rallume à chaque coup de fourchette. Le noyau dur de la bonne bouffe se veau toujours dans l’occasion. La fée papillon. Des petits trucs qui font des grandes choses. Simple et complexe. Le duel est à table. Le gourmand trempe son pain, le fûté propose son assiette à chaque resserve, les assiettes feront peau neuve en fin de service. C’est ainsi la blanquette de veau ce n’est pas de l’artichaut. Pas de trace. La magie c’est l’affaire de fée ne l’oublions pas. Le plat vise la constance de combler un trou, un phare pour notre Amiral, un stéthoscope pour un doc, un support original pour un Don, un hémistiche pour un Barde, un rendez-vous manqué pour Poussou, une pensée à libérer pour Pintxe et Guitou itou… Le plat sera chanté ! L’art est fait pour nous libérer du réel. 

Le lancer fut sans fautes. L’inné de la Fée. La seule assiette qui ne trouva pas preneur ne se brisa pas. Comme par miracle. Et il y eut du fromage. Dudu fut servi en dernier. Il découpa la croûte avec soin, prit un peu de confiture de cerise, et grignota la chair ferme avec gourmandise. « A mon prochain repas, je ne proposerai que du fromage » dit-il.

Pour dessert, des mandarines. La Fée de les lancer une à une. Pas de conserve. Non, le fruit à l’état pur. L’éclat du fruit. Pas de fioritures, juste ce qui est par un don de la nature.

La belote vit la victoire de Titi et la défaite de Joss, contre Christophe. Sergio s’en sortit bien. Une belote sans baraque. Sous l’œil de Dudu. « La belote c’est comme le fromage » marmonna-t-il sous l’œil perplexe de Jeff.

La nuit nous recouvrait de son manteau. La Fée conversait avec les étoiles. Flo fredonnait des airs d’avant-guerre. Nous nous dispersâmes guillerets et légers. Des vols de grues parsemaient le ciel.


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