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La présidentielle 2017 avec Le Monde.fr : Le bout du tunnel - vendredi 5 mai 2017

Vendredi 5 mai 2017

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Le bout du tunnel Dimanche, les Français choisiront leur président pour les cinq prochaines années, au terme d’une campagne sans précédent. Une campagne qui a d’abord surpris par l’ampleur de la vague qui a emporté ceux qui semblaient tout désignés en 2016 : François Hollande, empêché de se représenter en raison de son impopularité, mais aussi Nicolas Sarkozy, Alain Juppé et Manuel Valls. Seule Marine Le Pen n’a pas fait mentir les pronostics en se qualifiant pour le second tour derrière Emmanuel Macron. Mais ce qui restera de ces longs mois, c’est d’abord leur atmosphère délétère. Depuis janvier, les affaires judiciaires de François Fillon et Marine Le Pen ont occupé tout l’espace, là où les primaires avaient permis de mettre au jour de véritables oppositions. Après le score record du Front national le 23 avril, la campagne de l’entre-deux-tours n’aura pas été plus féconde. Les querelles autour du front républicain et les hésitations d’une partie de la gauche tentée par l’abstention, puis un affrontement télévisé particulièrement violent entre les deux candidats restés en lice, ont occulté les échanges sur le fond et laissé les Français sur leur faim. Par Colin Folliot presidentielle2017@lemonde.fr

Le non-débat de l’entre-deux-tours Pendant le débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, sur TF1 et France 2, le 3 mai. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE / FRENCH-POLITICS POUR « LE MONDE » La confrontation télévisée d’entre-deux-tours entre Emmanuel Macron à Marine Le Pen a été la démonstration de l’impossibilité de débattre avec l’extrême droite. Dès les premières secondes de son intervention, la candidate du Front national avait choisi la hargne et les intox, préférant attaquer son adversaire plutôt que présenter ses propositions. Au risque de mettre à mal l’entreprise de banalisation opérée depuis des années par la dirigeante du parti d’extrême droite ? L’ancien ministre de l’économie a tenté, lui, de rendre coup pour coup, tout en déroulant son projet. Une opposition de styles qui recouvre des clivages politiques encore plus profonds : chômage, retraites, Sécurité sociale, terrorisme… Europe, les deux concurrents étaient en désaccord sur presque tout.

Insoumis Les partisans de Jean-Luc Mélenchon se sont prononcés sur la stratégie à suivre pour le second tour : 36 % pour un vote blanc, 35 % pour Emmanuel Macron, 29 % pour l’abstention. S’il a refusé de dire ce qu’il ferait dans l’isoloir, le candidat de La France insoumise a mis en garde, dimanche 30 avril, contre la« terrible erreur » que représenterait un suffrage pour Marine Le Pen. Selonl’enquête du Cevipof, 48 % de ses électeurs envisagent de voter pour M. Macron, 14 % pour sa concurrente et 38 % de s’abstenir. Turbulences Après la défaite de François Fillon, les ténors du parti Les Républicains (LR) craignent une scission entre un pôle modéré, emmené par les juppéistes et des centristes, et un pôle droitier, incarné par Laurent Wauquiez et les sarkozystes. La première divergence est apparue dans les appels à voter pour Emmanuel Macron au second tour. LR a les législatives en ligne de mire, dans l’espoir de réaliser un bon score et d’obtenir une cohabitation. C’est François Baroin qui mènera la campagne. Troisième tour Les vaincus du premier tour de la présidentielle se projettent déjà dans la campagne des législatives des 11 et 18 juin. La France insoumise et le Parti communiste français s’écharpent dans leur recherche d’un accord. Les socialistes sont déchirés entre un Manuel Valls qui veut participer à une majorité derrière Emmanuel Macron, des proches de Benoît Hamon qui le poussent à la rupture et ceux qui veulent encore sauver le Parti socialiste (PS). Quant aux écolos, s’ils ont trouvé, en février, un accord avec le PS, ils lorgnent aujourd’hui aussi vers La France insoumise. #FrançaisesFrançais Notre journaliste Manon Rescan est allée à Rezé, près de Nantes, à la rencontre d’électeurs racontant comment l’élection présidentielle a nourri disputes et rancœurs en famille, entre voisins ou entre amis.

Selon l’enquête électorale d’Ipsos-Sopra Steria pour le Cevipof et « Le Monde », Emmanuel Macron fait figure de favori pour le second tour de la présidentielle, malgré des fragilités. Le candidat d’En marche ! est crédité de 61,5 % des intentions de vote selon un sondage Ipsos réalisé jeudi 4 mai.

« Le succès de ­l’extrême droite, de ses mots et de ses idées, doit interroger les médias qui les ont surexposés, autant que les dirigeants politiques qui les ont récupérés et banalisés » Benoît Hamon, dans une tribune au Monde dans laquelle il appelle à voter pour Emmanuel Macron, tout en assurant qu’il s’opposera « sans ambiguïté » à son projet.

En images

Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen résumé en cinq minutes

Les deux finalistes de l’élection présidentielle se sont opposés durant deux heures et demie d’échanges particulièrement houleux. Résumé en images.  Voir la suite

16,5 millions C’est l’audience du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, sur TF1, France 2 et les chaînes d’info. C’est nettement moins que lors des deux dernières présidentielles (20,1 millions en 2007 et 17,8 millions en 2012).

Yvonne Aubertin, 83 ans, habitante de Yerres (Essonne) est venue protester avec 600 personnes contre le ralliement à Marine Le Pen de Nicolas Dupont-Aignan, le maire de sa commune et président de Debout la France. (Photo : Antonin Sabot/« Le Monde »)

En coulisses

A Marseille, 400 fonctionnaires appelés à tenir les bureaux de vote Le Front national et En marche ! risquent de ne pas réunir suffisamment d’assesseurs lors du second tour de l’élection présidentielle, dimanche 7 mai. Lire la suite

Chroniques & Débats

« Même à l’Elysée, un responsable politique français ne peut pas arrêter la mondialisation » Par Alain Frachon

« Quels mots pour faire bouger l’électeur tenté par le FN ? Sans doute pas ceux du monde culturel »  Par Michel Guerrin

Frédérique Matonti : « Il est temps d’affronter le FN »

Patrick Weil : « M. Macron présidera la République mais il ne gouvernera pas la France »

Vu de l'étranger

En Allemagne, un scénario familier

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